Tunisie et politiques commerciales américaines : un impact indirect mais structurant

Tunisie et politiques commerciales américaines : un impact indirect mais structurant
National

Les secousses de la politique commerciale américaine traversent les océans et, même sans relation économique forte avec Washington, la Tunisie en ressent les échos. Lors d'un webinaire organisé par l'Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), Amine Ben Ayed, président du think tank, a affirmé que l’impact serait indirect, mais non sans conséquences.



Le pétrole et le dollar, arbitres invisibles de l'économie tunisienne, dictent leurs lois. La baisse du prix du baril sous la barre des 70 dollars allège la facture énergétique du pays, tandis que la chute du billet vert face à l’euro diminue le coût des importations. Mais la Tunisie ne peut se permettre d’être spectatrice. Une remontée des prix suffirait à briser cet équilibre fragile.

L’Europe, poumon économique du pays, pourrait être frappée par les mesures protectionnistes américaines. Si ses industries vacillent, la Tunisie, dépendante de ses exportations vers le Vieux Continent, subira le contrecoup.

Par ailleurs, les États-Unis, bien qu’accordant une place « privilégiée » à la Tunisie, n’ont injecté que 350 millions de dollars via l’USAID depuis 2011, un montant dérisoire. Pourtant, la nomination de Bill Bazzi comme ambassadeur ouvre une brèche : son passé chez Boeing et Ford pourrait favoriser des investissements industriels. Encore faut-il que Tunis sache saisir l’occasion.

L’heure est à la diversification. Dépendre uniquement de l’Europe est un pari risqué, rester passif face aux États-Unis, une erreur stratégique. L’IACE le martèle : activer la diplomatie économique est une urgence. L’inaction ne fera que creuser l’écart.



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