Le bâtiment historique du Palmarium, situé en plein cœur de Tunis, semble peu à peu perdre sa vitalité. Jadis considéré comme un haut lieu du commerce dans la capitale, ce centre, emblématique pour plusieurs générations de Tunisiens, se vide progressivement de ses commerçants.
A l’origine de cette situation inquiétante : une flambée des loyers que les commerçants jugent totalement déconnectée de la réalité économique actuelle. Selon eux, les loyers sont devenus incompatibles avec un niveau d’activité en nette baisse, dû à une fréquentation réduite et une concurrence accrue d'autres centres commerciaux plus modernes.
Récemment, les commerçants du Palmarium ont organisé une manifestation afin de dénoncer la "détérioration dramatique" de leur situation, tout en appelant les autorités à agir rapidement avant qu’il ne soit trop tard.
Dans une déclaration relayée par le média "Ultra Tunisie", Jameleddine Aissaoui, président du syndicat des commerçants du centre, a souligné que les charges sont de plus en plus lourdes, alors que les recettes s’effondrent. Il précise que les loyers augmentent automatiquement de 6% chaque année, ce qui asphyxie les commerçants restants.
M. Aissaoui appelle à geler cette augmentation automatique et à revoir les montants des loyers, en s'appuyant sur l’article 37 de la loi de 1977 régissant les baux commerciaux. Ce dernier autorise une révision des loyers en cas de circonstances économiques exceptionnelles, de révolutions, de catastrophes naturelles ou de pandémies.
La situation est alarmante : sur les 250 boutiques que compte le Palmarium, environ 70 ont déjà fermé, dont 36 au deuxième étage, 14 au premier, 7 bijouteries et plusieurs autres au rez-de-chaussée.
Le Palmarium, bâti vers 1909 durant la période coloniale française, fut à l’origine une salle de spectacles et de loisirs. Il a été reconverti en centre commercial en 1997, jouxtant le Théâtre municipal de Tunis. Il garde une place particulière dans la mémoire collective tunisienne, symbolisant à la fois une époque révolue et le potentiel inexploité d’un bâtiment au riche passé.
