Sept restaurants tunisois dont plus personne ne se souvient

Sept restaurants tunisois dont plus personne ne se souvient
Chroniques

Au début du vingtième siècle, les restaurants de Tunis n'étaient pas ceux que nous avons connus à la fin des années soixante. Regards sur une ville gourmande qui n'existe plus.



Avec le temps, les enseignes changent, disparaissent ou renaissent sous d'autres noms. Par exemple, il ne reste plus aucune trace aujourd'hui du Restaurant des Deux Mondes qui se trouvait sur l'avenue de Carthage durant les années 1910. À part de rares images, nous ne savons rien de cette enseigne.

Disparu plus tard, le restaurant Carcassonais a eu ses adeptes jusqu'à cette dernière décennie. Cette table se trouvait également sur l'avenue de Carthage et était à l'origine tenue par madame Bassahy, une veuve de guerre qui en fit un restaurant réputé.

De rares traces subsistent d'autres restaurants qui, comme le Richelieu, ont drainé des générations de gourmets. Le Richelieu se trouvait à la rue de Corse, l'actuelle rue Mokhtar Attia. Ce restaurant doté d'une salle somptueuse à l'étage a fermé au cours des années soixante et son emplacement sur le trottoir opposé à la maison Ibn Rachiq, est actuellement occupé par des magasins.

Avez-vous déjà entendu parler de Léon Paillet ? Il tenait à Tunis, entre 1898 et 1905, une brasserie dont il avait fait l'acquisition. Où pouvait se trouver cette brasserie Boucherand dont son arrière-petit-fils me signale l'existence ? Je n'en ai aucune idée.

C'est aussi le cas de la brasserie tenue par la famille Combres dont nous ne savons strictement rien. Pour le restaurant Le Progrès, nous savons par contre qu'il se trouvait entre 1936 et 1940, sur l'avenue Jules Ferry et qu'il était exploité par un certain Salvatore Barone.

Évoquons maintenant Aimé Gastone et ses deux restaurants. Né à Lyon en 1893,  le petit Aimé est arrivé à Tunis à l'âge d'un an, avec ses parents. Il va y créer deux restaurants : le restaurant de Tunis et le Grand restaurant Gastone

Le restaurant de Tunis se trouvait non loin du Marché central, sur l'ancienne rue d'Italie, nommée aujourd'hui Charles de Gaulle. Il sera repris par les cousins d'Aimé qui en continueront l'exploitation. Propriétaires des hôtels Transatlantique et Astoria, ils se nommaient Henri et Antoine Brunet.

Le Grand restaurant Gastone se trouvait au 70, avenue Jules Ferry, aujourd'hui avenue Bourguiba. Avec sa cuisine typique lyonnaise, cet établissement se trouvait au premier étage d'un immeuble aujourd'hui disparu. Le restaurant était juste au-dessus de la Maison modèle et de la pâtisserie Royale.

Notons que durant les années trente, Aimé Gastone avait également géré le Souffle du Zephir à la Marsa et le Dar Zarrouk à Sidi Bou Said. Il fit prévaloir ses droits à la retraite au début des années soixante.

Bien sûr, nous pourrions évoquer de nombreuses autres enseignes : Chez Eugène à l'entrée des souks, Mon Village à la rue de Grèce, le Hungaria à la rue Saint-Charles ou la brasserie Suisse à la rue de Marseille. Que de tables disparues qui ont rejoint dans la légende de Tunis, le Prado, le Normandie ou encore le Triomphe, l'Étable ou la Pomme d'api...



Articles Similaires