A la confluence de l'avenue Bourguiba, la rue de Rome et l'avenue de France, la rue Sadikia a un long sillage de nostalgies.
Artère commerçante, au cœur de la ville, la rue Sadikia porte désormais le nom de Gamal Abdenasser. Elle a ainsi rebaptisée à la mort de ce dernier.
Cette rue concentre plusieurs immeubles qui témoignent de diverses époques et pour certains, remontent au dix-neuvième siècle. Avec la Nationale, cette rue abrite l'un des fleurons architecturaux de Tunis.
Dans cette rue qui commence avec l'ambassade de France et se termine avec l'ancienne chancellerie italienne, les édifices de représentation ne manquaient pas.
Côté commerces, la chocolaterie Modigliani, les tissus Baranès, la maison Davin, le salon Pace ou encore le Monoprix, tenaient le haut du pavé.
Chacun a ses propres souvenirs avec cette rue de toutes les convergences dont le square Mongi Bali est à l'autre bout. Ce square qui fait face à la grande gare de Tunis, portait auparavant le nom de Philippe Thomas, le découvreur des phosphates dans le sud tunisien.
Les souvenirs de la rue Sadiki sont innombrables et incluent toutes les rues adjacentes qui portent les noms de pays européens.
Qui a vécu dans cette rue ? Qui se souvient des tailleurs, libraires, coiffeurs et autres commerçants de la rue Sadikia ? Aujourd'hui, cette artère a beaucoup changé et a été en partie investie par le commerce informel.
Il n'en reste pas moins qu'elle demeure un repère dans nos mémoires et une des madeleines de Tunis.