En général, les journées de Ramadan s'étirent en longueur mais leur rigueur est atténuée par la double perspective de la rupture du jeûne puis de la "sahria".
Ce dernier terme signifie littéralement la "soirée" et son usage souligne combien cette veillée joyeuse ou recueillie, est attendue.
Les uns iront dare-dare à la mosquée pour la prière du "trawih". D'autres plus nombreux, peupleront les cafés et les théâtres pour y taper le carton, fumer un narguilé ou découvrir un spectacle.
D'autres encore, resteront en famille pour partager des histoires et des douceurs. Certains enfin iront de ce pas au travail parce qu'il le faut bien.
Au plus profond de la nuit et jusqu'aux petites heures du jour, la ville sera en fête, en ébullition même.
Si les ambiances ont varié au fil des décennies, l'esprit de la "sahria" reste similaire et désormais, les plus jeunes donnent au lieux de convivialité, une touche de gaieté et de punch.
Temps de retrouvailles avec le festif, la "sahria" est dans l'âme des Tunisiens qui, un mois durant, en seront les ambassadeurs, épicuriens pour quelques heures avant le retour au jeûne diurne.
Sinon, le versant nocturne du mois saint se vit sur le mode régal impromptu, en attendant l'été et son cortège de fêtes.